Mercredi 6 mai, J-5 avant le déconfinement
Le Royaume-Uni, en frôlant la barre des 30 000 décès, devient le deuxième pays le plus impacté au monde par l’épidémie après les États-Unis. Le gouvernement britannique pourrait poursuivre le confinement, qui reste cependant moins strict que chez nous, et fait appel au civisme anglais, sans qu’il soit besoin de brandir des sanctions, ce qui n’est pas surprenant de la part d’un pays qui n’arme pas ses policiers. Ma femme me dit que Boris Johnson a présenté des excuses aux Britanniques pour le nombre élevé de morts. A-t-elle bien compris ? Une telle chose serait-ce possible de la part d’un dirigeant ?
Anecdote savoureuse dont les Anglais ont le secret : leur « M. Confinement », l’épidémiologiste Neil Ferguson, démissionne après qu’un journal a révélé qu’il recevait sa maîtresse chez lui en plein confinement, faisant en cela le contraire de ce qu’il recommande à la population. Détail croustillant, la maîtresse en question et lui-même sont mariés, chacun de leur côté.
Aux États-Unis, Donald Trump emploie un vocabulaire de plus en plus guerrier pour parler du virus : la pire attaque que son pays ait subie depuis Pearl Harbour et le World Trade Center. Il ne cache plus ce qu’il croit être la vérité, à savoir que cette crise sanitaire a été téléguidée par un ennemi des États-Unis, la Chine, qu’il évite cependant de nommer. Dans le même temps, l’ambassadeur de Chine en France relaie des vidéos complotistes selon lesquelles le virus aurait commencé sa folle course aux USA. Cette escalade verbale pourrait mal se terminer.
Une bonne nouvelle, enfin. La Corée du Sud comptait 292 cas de patients guéris du Covid-19 testés positifs quinze jours plus tard. La contamination itérative semblait donc possible, ce qui aurait été une catastrophe pour la suite de l’épidémie. Il s’agirait en fait de faux + pouvant s’expliquer par la présence de petits fragments de génome viral dans des cellules pulmonaires mortes et éliminées par voie nasale. Ouf, on respire…
L’Allemagne déconfine à marche forcée, mais dans le calme et la discipline, avec la réouverture annoncée des restaurants pour ce samedi. Il semblerait donc que les craintes exprimées, notamment par le virologue Christian Drosten, sur un possible redémarrage rapide de l’économie soient levées en Allemagne.
J’ai le sentiment que, lorsque la crise sanitaire sera passée et que l’heure des bilans aura sonné, il faudra se demander pourquoi les Allemands s’en seront sortis beaucoup mieux que nous. Une différence de taille : il n’y a pas eu besoin de surjouer de la peur pour faire adhérer les Allemands aux mesures prises. Un seul exemple : nos voisins n’ont pas jugé nécessaire de mettre en place des attestations de sortie et des pénalités financières pour les éventuels récalcitrants. Alors que chez nous tout a fonctionné sur la peur : peur du virus, peur du gendarme, peur du voisin infirmier libéral possiblement contaminant, peur de l’écroulement de l’économie, peur du retour à l’école… La peur, vous dis-je !
À propos de l’Allemagne, les Carnets de la drôle de guerre donnent la parole à la rédactrice en chef de l’édition allemande de Philosophie Magazine, Svenja Flaßpöhler. Elle nous parle du confinement qu’elle a connu à Berlin, et du déconfinement qui commence dans son pays. Elle espère ardemment que le déconfinement ne se limitera pas au retour au statu quo ante de notre mode de vie, mais qu’il sera l’occasion de prendre un nouveau départ : « Nous devons saisir le kairos (le « moment opportun », en grec) lorsqu’il se présente : nous nous trouvons dans une situation historique unique. L’économie mondiale a été mise à l’arrêt en un temps très court. Si ce n’est pas dans ce moment de pause, quand pourrons-nous changer de regard sur ce que nous tenons pour « normal » ? Quand se représentera une occasion d’ouvrir les fenêtres en grand, de regarder au loin et de nous demander comment nous voulons vivre ? Quand aurons-nous une telle possibilité de lancer le débat sur les éléments de notre système dont nous avons besoin, ceux dont nous ne voulons pas et ceux qui doivent être modifiés – afin d’envisager humainement l’avenir ? »
Et, après avoir cité le philosophe Herbert Marcuse, elle se pose et nous pose la question suivante : « Serions-nous prêts à sacrifier un peu de notre confort matériel pour plus de liberté personnelle (sans même parler des bénéfices pour la nature) ? C’est l’une des questions qui, je l’espère, seront débattues dans l’espace public et sur la scène politique. Ainsi seulement nous serons en capacité de nous regarder différemment au prisme de la crise. »
Ce débat aura-t-il lieu en Allemagne ? Et en France ? Il est permis de l’espérer tout en craignant qu’il n’en soit rien.
Suite à une tribune signée par plusieurs artistes de renom comme Catherine Deneuve ou Omar Sy, Emmanuel Macron présente aujourd’hui son plan d’aide à la culture, secteur totalement sinistré qui représente plus d’un million d’emplois, et 2,2% du PIB. Je ne pensais pas que la culture avait un tel poids dans notre économie. Je m’en réjouis.
Le Président est accompagné par son ministre de la Culture, Franck Riester, dont certains se sont demandés où il était passé depuis le début de la crise, allant même jusqu’à diffuser un ironique « avis de recherche ». À la décharge de l’intéressé, il faut rappeler qu’il a été lui-même contaminé par le coronavirus, ce qui, reconnaît-il, l’a pas mal secoué, mais ne l’a pas empêché de travailler en visioconférence avec ses collaborateurs. Mais en fait son ministère a œuvré dans la discrétion, puisqu’un certain nombre de mesures annoncées par Emmanuel Macron était déjà prêtes, comme la prorogation jusqu’en août 2021 des allocations de chômage pour les intermittents qui n’auront pas suffisamment travaillé pour y avoir droit. C’est ce que le Président appelle une « année blanche ». De même les tournages de fictions pourront reprendre dès le 11 mai, à condition de respecter les mesures sanitaires (par exemple, pas plus de 50 personnes sur un plateau). Un fonds d’indemnisation sera mis en place pour pallier les assureurs qui refusent de couvrir le risque d’un tournage interrompu par le Covid-19.
Par ailleurs le Président incite les artistes à se rapprocher de l’univers scolaire pour y développer l’éducation artistique. C’est sûrement une excellente idée, mais qui mériterait d’être pérennisée car le système scolaire français ne fait pas beaucoup de place à cette éducation artistique en temps normal. Et certains esprits taquins craignent qu’il ne soit demandé aux intermittents du spectacle de se muer en moniteurs de colonie de vacances.
On commence à voir apparaître en public le « M. Déconfinement » du gouvernement, l’énarque Jean Castex, avec son fort accent du Sud-Ouest. Il est né dans le très joli village gascon de Vic-Fezensac dans le Gers, et occupe le fauteuil de maire de Prades, village des Pyrénées catalanes célèbre dans le monde de la musique pour avoir été pendant des années le refuge de Pablo Casals fuyant l’Espagne de Franco. Il a été nommé le 2 avril 2020 à son poste, dont l’intitulé exact est « coordinateur du groupe de travail interministériel sur les stratégies du déconfinement ». C’est un ancien proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, dont il a été le conseiller aux Affaires sociales en remplacement de Raymond Soubie. Et ce n’est pas un novice en matière sanitaire puisqu’il a été, de 2005 à 2006, « directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins » au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, puis, de 2006 à 2007, directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé. Il le suit au ministère du Travail de 2007 à 2008. Bref, c’est un homme du sérail, et c’est peu de dire que la France compte sur ce haut fonctionnaire dont tout le monde vante la compétence pour réussir le déconfinement.
La politique et les politiciens semblent vouloir occuper de nouveau le devant de la scène, quelque peu désertée ces jours-ci par les scientifiques médiatiques. C’est ainsi que nous avons droit aux programmes de déconfinement de Nicolas Hulot ou d’Anne Hidalgo, assez différents, on s’en doute, des mesures prônées par l’Institut Montaigne, de tendance libérale, qui suggère que l’on travaille plus pour le même salaire, et que l’on supprime des RTT et des jours fériés. De telles propositions risquent de faire grincer des dents syndicales.
De nombreux commentateurs de la vie politique hexagonale croient percevoir des dissensions entre les deux têtes de l’exécutif, avec un Premier ministre « au charbon », « les mains dans le cambouis », dont la cote de popularité a augmenté de 6 points, et un Président qui semble chercher sa place, et qui a baissé de 3 points dans les sondages d’opinion. Leur rhétorique est également assez différente. Édouard Philippe tient un discours sérieux de grande prudence, avec des expressions susceptibles de faire peur, comme « écroulement économique », pendant qu’Emmanuel Macron a abandonné le ton martial de ses premiers discours pour un ton plus rassurant, presque badin, allant même jusqu’à trouver excessifs les « grands mots » de son Premier ministre. Beaucoup de ces commentateurs croient savoir que le sort du premier ministre, en poste depuis 3 ans, serait scellé. Mais rappelons que François Fillon était resté en place pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy bien qu’il ait dit en prenant ses fonctions qu’il avait trouvé un état « en faillite », ce qui n’avait pas été du goût de son patron (qui, il convient de le rappeler, considérait son Premier ministre comme un simple « collaborateur »).
Mais, alors que l’exécutif n’arrive pas à obtenir la confiance des Français, aucun leader de l’opposition ne semble tirer un profit politique de la situation, contrairement à ce qui se passe d’habitude. Il se pourrait donc que ce soit des politiciens en général que les Français se méfient.
Les désormais célèbres enquêteurs duettistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet publient dans le journal Le Monde une enquête en cinq volets sur l’affaire des masques, pour nous expliquer comment on est passé de 2 milliards de masques sous Chirac à 1,2 millions sous Macron. J’aimerais pouvoir la lire, mais les articles en ligne sont réservés aux abonnés du journal. M. a adoré leur dernier livre, Apocalypse now, consacré à l’affaire Fillon. Je ne l’ai pas encore lu.
Hier soir M. et moi avons regardé sur Arte Diplomatie, la très belle adaptation cinématographique réalisée par Volker Schlöndorff de la pièce de Cyril Gély, montée en 2011 au Théâtre de la Madeleine. Les deux acteurs principaux sont les mêmes que dans la pièce, tous les deux magnifiques, comme à leur habitude. André Dussolier joue le Consul suédois Raoul Nordling, et Niels Arestrup (avec qui je partage une ascendance danoise directe) le Général von Choltitz. Tout le monde connaît cet épisode de la Libération de Paris, pendant lequel Nordling arrive à convaincre son interlocuteur de ne pas faire sauter Paris, alors que les artificiers n’attendaient plus que son ordre. Mais les Mémoires des deux protagonistes indiquent que les choses ne se sont pas passées de manière aussi romanesque. Raoul Nordling a effectivement joué un rôle non négligeable dans la Libération de Paris, en organisant notamment le sauvetage d’un certain nombre de prisonniers politiques français destinés à être fusillés. Quant à von Choltitz, il écrit dans ses Mémoires que si Paris n’a pas explosé, ce n’est pas parce qu’il aurait refusé d’obéir aux ordres d’Hitler, mais par manque d’hommes pour les mettre à exécution. Quelle que soit la vérité historique, le huis-clos filmé entre les deux protagonistes est absolument étouffant, au point qu’on en arrive à se demander si Nordling va réussir à convaincre le Gouverneur du « Grosse Paris ».
Ce film était suivi d’un documentaire vraiment passionnant sur Volker Schlöndorff, ce cinéaste allemand dépositaire de trois cultures, l’allemande, la française et l’américaine. Et ses interventions se font dans les trois langues, qu’il maîtrise à la perfection. Décidemment Arte est une chaîne qui nous procure bien des émerveillements. Quand je pense qu’à sa création, Bernard Pivot s’était opposé à la création d’une chaîne culturelle, craignant que la culture ne déserte la chaîne généraliste sur laquelle il officiait à l’époque, qui s’appelait encore Antenne 2. Cela dit il était quelque peu visionnaire, car les programmes de France 2 ne font pas vraiment la part belle à la culture.
Jeudi 7 mai, J-4 avant le déconfinement
Ce matin j’entends beaucoup parler de culture, en réaction aux décisions annoncées par Emmanuel Macron. Sur France Info c’est le comédien Philippe Torreton qui est interrogé. Il nous dit une chose très juste : sans la culture, notre confinement aurait été intolérable. Peut-on s’imaginer enfermé chez soi deux mois durant sans lecture, sans musique, sans fiction ni documentaire ? Certes non. Il a beaucoup de mal à comprendre que les théâtres doivent rester fermés tandis que les centres commerciaux sont autorisés à recevoir un public forcément moins discipliné que celui d’une salle de spectacle.
Sur France Musique c’est le musicien Sébastien Daucé, fondateur de l’ensemble Correspondances, qui est interrogé. Il fait partie des douze artistes invités à donner leur point de vue en visioconférence avec Emmanuel Macron et Franck Riester. Il semble convaincu par la qualité de leur écoute en ce qui concerne leurs revendications, notamment pour les intermittents.
Dans l’ensemble les propositions de l’exécutif semblent plutôt bien perçues. Mais des voix discordantes ne manqueront pas de se faire entendre, ce qui est bien normal.
Les Carnets de la drôle de guerre sont consacrés à Épicure, dont la romancière et philosophe italienne Ilaria Gaspari relit pour nous la Lettre à Ménécée.
Après elle je me permets de citer quelques extraits de cette célébrissime Lettre.
« Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d’horreur, la mort, n’est rien pour nous, puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n’est pas, et que, quand la mort existe, nous ne sommes plus. Donc la mort n’existe ni pour les vivants ni pour les morts, puisqu’elle n’a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus. (…) Mais la multitude tantôt fuit la mort comme le pire des maux, tantôt l’appelle comme le terme des maux de la vie. Le sage, au contraire, ne fait pas fi de la vie et il n’a pas peur non plus de ne plus vivre : car la vie ne lui est pas à charge, et il n’estime pas non plus qu’il y ait le moindre mal à ne plus vivre. (…) Quant à ceux qui conseillent aux jeunes gens de bien vivre et aux vieillards de bien finir, leur conseil est dépourvu de sens, non seulement parce que la vie a du bon même pour le vieillard, mais parce que le soin de bien vivre et celui de bien mourir ne font qu’un. »
Il serait bon d’afficher la dernière phrase de ce texte dans tous les EHPAD et autres structures hébergeant des personnes âgées.
Ilaria Gaspari termine son commentaire de cette façon plutôt convaincante en cette période où la peur de mourir du Covid-19 est devenue envahissante : « La philosophie épicurienne est un outil logique pour ne pas être esclave de notre peur de la mort. Elle nous libère et nous permet d’agir. »
Je signale en passant que l’adjectif « épicurien », qui devrait signifier « disciple d’Épicure », a été dévoyé de son sens antique pour désigner de nos jours un « bon vivant », un jouisseur, ce que n’étaient pas les épicuriens de l’Antiquité, réunis dans le Jardin sous la férule de leur maître. Les adjectifs « hédoniste » ou « sybarite » seraient beaucoup plus appropriés pour désigner qui recherche le plaisir. En effet, pour l’hédonisme la recherche du plaisir et l’évitement de la souffrance constituent le but ultime de l’existence. Et le sybaritisme prônait lui aussi la recherche du plaisir. Le christianisme lui a associé la notion de luxure, ce qui donne une connotation péjorative à cet adjectif peu usité de nos jours. Une doctrine de recherche du bonheur et non pas du simple plaisir est un eudémonisme.
Quant à l’épicurisme, c’est une doctrine eudémoniste particulière proche de l’hédonisme dans la mesure où elle propose d’atteindre le bonheur par la rationalisation du plaisir. Le but de l’épicurisme est d’atteindre, grâce à la pratique philosophique, un état permanent de bonheur en bannissant les plaisirs non nécessaires, comme ceux de la table. Les disciples d’Épicure (hommes, femmes et même esclaves) étaient des gens frugaux, contrairement à nos modernes épicuriens. Et ils cultivaient l’amitié.
Pour Épicure les désirs sont de deux types : ceux qui sont naturels et ceux qui sont vains. Les désirs naturels sont de deux ordres : les désirs nécessaires, que ce soit pour le bonheur, pour la tranquillité de l’esprit ou pour la vie tout simplement (la nourriture, le sommeil…), et ceux qui sont simplement naturels mais non nécessaires, comme la recherche de l’agréable. Les désirs vains sont de deux ordres : les désirs artificiels comme la richesse ou la gloire, et les désirs irréalisables, comme l’immortalité.
On comprend aisément que peu de nos contemporains puissent se prétendre épicuriens, si ce n’est peut-être les adeptes de la décroissance.
Je sollicite l’indulgence de mes lecteurs pour ce moment de pédagogie peut-être non exempt d’un soupçon de pédantisme assumé.
Dans le milieu de l’après-midi le Premier ministre entouré de six de ses principaux ministres annonce en direct que le déconfinement commencera bien le lundi 11 mai.
La carte du troisième critère, la disponibilité des tests, est intégralement verte, ce qui fait disparaître de facto la couleur orange. Désormais, et pour les trois semaines à venir, la France est coupée en deux : un gros quart nord-est est en rouge, et le reste en vert. Sans surprise, cette carte reproduit celle des régions, avec quatre d’entre elles où le déconfinement sera plus progressif, sans réouverture immédiate des collèges ni des parcs et des jardins. Ces quatre régions sont l’Île de France, les Hauts de France, le Grand Est et la Bourgogne Franche-Comté. Parmi les départements ultramarins, seul Mayotte est en rouge, et sera déconfiné plus tard.
Les commentateurs insistent beaucoup sur le fait que le virus continue à circuler dans les régions vertes, et qu’il faudra continuer à respecter scrupuleusement toutes les mesures de précaution. Il ne faudrait pas que les habitants des zones vertes se croient en sécurité sanitaire. Le maître-mot du gouvernement c’est « responsabilité ». Les choses auraient peut-être été plus claires si l’on avait choisi l’orange plutôt que le rouge.
Parmi les mesures attendues, il y en a une qui brille par son absence, c’est le port du masque obligatoire dans l’espace public, qui était souhaité par beaucoup de médecins en charge de l’épidémie. Il ne le sera que dans certains endroits, comme par exemple dans tous les transports en commun.
L’attestation dérogatoire de déplacement ne sera plus nécessaire que dans les transports en commun aux heures de pointe (attestation de l’employeur), et pour les déplacements indispensables à plus de 100 km de chez soi (à vol d’oiseau).
Les bars, restaurants, cinéma et théâtres resteront encore fermés. Pour les plages, leur réouverture au public, qui était très attendue par les régions côtières, sera possible sur demande des maires et par autorisation préfectorale, sauf dans les départements en rouge.
Le télétravail devra être privilégié chaque fois qu’il sera possible. Et ça tombe bien car 73% de ceux qui ont dû s’y mettre souhaitent le continuer.
Puisque je suis dans les sondages, je cite deux chiffres, l’un inquiétant, l’autre surprenant : 20% des commerçants envisagent une fermeture définitive ; et 35 % des confinés ne souhaitent pas déconfiner. Parmi eux, beaucoup de jeunes.
Le dépistage des patients contaminés va commencer, avec l’enquête déclenchée obligatoirement à la recherche des fameux « cas-contact », ceux avec qui l’individu contaminé aura été en contact à moins d’un mètre pendant un quart d’heure. Une fois identifiés ils devront être placés à l’isolement pendant 14 jours. Je me pose une question qui me concerne directement : si un médecin pu un soignant de mon équipe est contaminé, est-ce qu’il faudra mettre à l’isolement tout le personnel du service, médecins compris ? Si la réponse est positive, il n’y aura bientôt plus de soignants dans les hôpitaux.
Une prime de 1000 à 1500 € sera distribuée aux personnels des EHPAD.
Toutes ces mesures seront réévaluées le 2 juin, soit dans trois semaines.
Sur le plan économique, 450 000 emplois ont été perdus en un trimestre, ce qui est un chiffre colossal, mais hélas appelé à augmenter encore car la reprise économique va prendre du temps. Tout le monde, économistes en tête, attend donc avec impatience le plan de relance économique du gouvernement.
Une petite question de sémantique pour terminer : faut-il dire « rouvrir » ou « réouvrir » ? Il semble que la première option soit la plus correcte (seul le Larousse connaît réouvrir). Mais on dit « réouverture ». Mystères du français...
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