Cent soixante ans ont passé depuis ce fameux débat, et la victoire de Darwin est désormais éclatante et probablement définitive (à la réserve près que les théories scientifiques sont faites pour pouvoir être remises en cause), même si elle reste contestée par certains, notamment les créationnistes (33) et les tenants du « dessein intelligent » (58). Et beaucoup de scientifiques et de philosophes considèrent Charles Darwin comme l’un des phares de la biologie, au même niveau d’excellence qu’Einstein pour la physique. Mais, à l’issue du débat d’Oxford, chacun des deux camps pensait avoir obtenu la victoire. Et comme aucun journaliste ne semble être resté jusqu’à la fin, comme le raconte Luc Perino, cette confrontation a peu fait parler d’elle dans l’immédiat ni dans les décennies qui ont suivi, jusqu’à la parution des biographies de Charles Darwin et de Thomas Huxley par leurs fils respectifs. Et c’est Leonard Huxley, le fils de Thomas, qui a fait de cette rencontre explosive une joute oratoire entre science et religion. Mais on ne connaît pas la teneur réelle des échanges entre les deux débatteurs, imaginés par Luc Perino, ce qui a fait dire à Stephen Jay Gould (59) qu’il s’agissait d’un « affrontement légendaire », de type homérique.
Perception immédiate du débat
Le célèbre magazine satirique Punch (60), en règle générale assez féroce envers Wilberforce, n’a fait aucune mention du débat. Le quotidien écossais The Press (61) a rapporté que « la théorie du Dr Darwin … a donné lieu au plus chaud de tous les débats ». Dans le seul journal qui a rendu compte de la dispute, le reporter a écrit que « L'évêque d'Oxford … a demandé à Huxley s'il préférait avoir un singe comme grand-père ou comme grand-mère ». Un rapport un peu plus substantiel est paru le 14 juillet 1860 dans la revue londonienne Athenæum (62). En 1895 le physiologiste anglais Michael Foster (55), que nous avons croisé pendant le débat, a rédigé, pour la revue Nature, un compte-rendu précieux du débat.
Il est permis de penser que l’année 1860 était probablement le bon moment pour les idées de Darwin, qui avaient fait un bide retentissant deux ans auparavant devant la Société linnéenne (dont le nom fait référence à Linné). À partir de 1860, les sciences du vivant vont connaître une véritable explosion, notamment avec Louis Pasteur, qui eut à lutter contre l’hostilité du corps médical car il n’était pas lui-même médecin. Les expériences qu’il mena de 1858 à 1864 lui permirent de détruire le vieux mythe de la génération spontanée.
En 1863 Henry Bates (63) publia la première observation de « spéciation » dans le monde animal : un papillon amazonien avait évolué pour adopter la couleur d’une espèce voisine, qu’épargnaient les oiseaux prédateurs. Cette observation confirma la théorie darwinienne du mimétisme, largement répandu dans le monde animal, et appelé depuis « mimétisme batésien ». Avec Bates la théorie évolutionniste reçut sa première confirmation issue de l’observation.
Découverte des lois de l’hérédité
C’est à Gregor Mendel (64), moine botaniste au monastère catholique autrichien Saint-Thomas de Brünn en Moravie (actuelle Brno en République tchèque) que l’on doit la découverte des lois de l’hérédité, appelées depuis 1900 lois de Mendel. Ses travaux sur la génétique ont débuté en 1857. Darwin aurait pu en entendre parler, mais ce ne fut pas le cas, d’une part parce qu’ils n’ont été publiés qu’en 1866, d’autre part parce que les travaux de Mendel sur les petits pois à fleurs blanches ou violettes ont connu à leurs débuts une diffusion assez confidentielle.
Mendel ne pouvait pas connaître les chromosomes, qui seront découverts ultérieurement. Entre 1870 et 1880 les cytologistes ont appelé chromatine le réseau colorable filamenteux qu’ils observaient dans le noyau cellulaire, puis ont donné le nom de mitose au mécanisme de division cellulaire, caractérisé par l’apparition de filaments, mitos en grec. En 1888 ces filaments sont dénommés chromosomes, du fait de leur aptitude à se colorer fortement. Le terme de chromosome a été forgé à partir de deux mots grecs, khrôma, la couleur, et sôma, le corps. En réalité chromatine et chromosomes sont deux aspects d’une même entité.
En 1902, le biologiste allemand Theodor Boveri (65) et le généticien américain Walter Sutton (66) ont font, chacun de leur côté, le parallèle entre le comportement des chromosomes au cours des divisions des cellules reproductrices (les gamètes) et les règles de transmission des caractères héréditaires, énoncées autrefois par Mendel, et récemment redécouvertes, en 1900. Restait encore à découvrir l’ADN, support de l’hérédité. Cela se fera en plusieurs étapes.
En 1869 le chimiste suisse Friedrich Miescher (67) constata dans le noyau cellulaire la présence d’une substance riche en phosphore qu’il nomma « nucléine ».
Vingt ans après l’Allemand Richard Altmann (68) découvrit que cette substance était constituée de deux composants, des protéines et une substance acide, l’acide nucléique.
En 1896 le chercheur allemand Albrecht Kossel (69) fit le constat que l’acide nucléique était composé de quatre bases azotées, l’adénine (A), la cytosine (C), la thymine (T) et la guanine (G).
En 1928 le désoxyribose fut mis en évidence par Phoebus Levene (70). Dès lors, on put parler d’acide désoxyribonucléique, autrement dit d’ADN.
En 1953, deux jeunes chercheurs britanniques, le biologiste et médecin James Watson (71) et le biochimiste Francis Crick (72) imaginèrent et firent la preuve de la structure en double hélice de l’ADN que nul n’ignore de nos jours. L’enchainement des quatre bases dans cette double hélice est le fondement du code génétique. Cette découverte majeure, qualifiée de « plus grande réussite scientifique de notre siècle », leur vaudra le prix Nobel en 1962, conjointement avec le physicien britannique Maurice Wilkins (73)
Néodarwinisme
Néodarwinisme est le nom que l’on donne communément à la théorie synthétique de l’évolution (TSE), également appelée synthèse néodarwinienne ou encore théorie néodarwinienne de l’évolution. Le néodarwinisme est une synthèse de différentes théories biologiques de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, notamment la sélection naturelle de Darwin, les lois de Mendel et la génétique des populations. C’est Julian Huxley (74) qui proposa l’expression de théorie synthétique de l’évolution.
Excluant la possibilité de transmission des caractères acquis, la TSE ne retient comme mécanisme possible de l’évolution que la sélection naturelle de mutations aléatoires du patrimoine génétique.
Postérité du débat d’Oxford
La très intéressante préface du livre de Luc Perino, Darwin viendra-t-il ? est rédigée par Dominique Lecourt (75)
Il indique que ce débat d’Oxford n’est que le premier d’une longue série d’affrontements parfois violents entre les darwinistes et les créationnistes, les « fondamentalistes » dans sa terminologie.
Il rappelle en particulier trois épisodes célèbres de cette lutte idéologique qui est loin d’être terminée de par le monde, notamment aux États-Unis.
1) Juillet 1925, à Dayton, Tennessee : le « procès du singe »
Un jeune enseignant, John Thomas Scopes (1900 – 1970), est accusé d’avoir enseigné à ses élèves la théorie darwinienne de l’évolution, contrevenant ainsi à la loi dite « Butler » qui vient de l’interdire dans cet état. D’autres états de la Bible belt (ceinture biblique) s’apprêtent à voter le même type de loi, notamment l’Alabama, la Floride, le Texas, et quelques autres.
Ces lois déclarent qu’il est « inconvenant et subversif d’enseigner l’athéisme, l’agnosticisme, le darwinisme ou toute autre hypothèse qui présuppose un lien consanguin entre l’homme et une autre espèce », essentiellement le singe, animal lubrique donc immoral.
Scopes est soutenu par l’ACLU (American civil liberties union), puissante association de défense des libertés civiles. Celle-ci table sur une probable condamnation de Scopes, qui a indiscutablement enfreint la loi, de manière à faire remonter son cas, d’appel en appel, jusqu’à la Cour Suprême, dans l’espoir de rendre inconstitutionnelles toutes les lois scolaires antiévolutionnistes promues par les fondamentalistes protestants. En effet ces lois contreviendraient au premier Amendement de la Constitution, qui interdit à l’État d’apporter un soutien officiel à une religion plutôt qu’à une autre.
Le procès de Dayton connaît un retentissement national. Deux Amériques s’y affrontent : le Sud agricole et conservateur, autrefois esclavagiste, et le Nord, capitaliste et progressiste, abolitionnisme et vainqueur de la guerre de Sécession.
Au moment du verdict, chacun des deux camps croit avoir gagné la bataille. Les fondamentalistes se réjouissent parce que Scopes a été condamné sans recours possible étant donné la légèreté de l’amende infligée ; l’opinion publique cultivée du Nord est satisfaite parce que l’obscurantisme des évangélistes et des paysans illettrés du Sud a été mis en lumière.
2) Deuxième événement
En décembre 1981, à Little Rock, Arkansas, l’ACLU intente un procès à l’état de l’Arkansas pour avoir adopté une loi contraire au premier Amendement. Le rôle principal est tenu par le célèbre paléontologue de Harvard Stephen Jay Gould (59), qui dénonce la tentative des fondamentalistes d’imposer dans les écoles l’enseignement d’une prétendue « science de la Création », appelée « créationnisme scientifique », fondée sur une lecture littérale de la Bible, comme une hypothèse de même valeur scientifique que la théorie darwinienne de l’évolution. Ces fondamentalistes, soutenus par le président Ronald Reagan, réclament un « traitement équilibré » des deux théories dans l’enseignement scolaire. Des projets de lois du même type sont déposés dans dix états, de la Floride à New York, et à Washington DC.
Le juge donne droit aux arguments de l’ACLU, et décrète que la « science de la Création » n’a rien de scientifique, qu’elle n’est qu’une théologie camouflée à l’initiative d’une minorité de protestants évangélistes…
Gould et ses amis ont gagné la bataille, mais il faudra attendre 1987 pour voir abolie la dernière loi de ce type en Louisiane.
3) Nouveau procès en octobre 2005, à Dover, en Pennsylvanie.
Cette fois-ci les fondamentalistes tentent de faire adopter dans les écoles l’enseignement de la théorie dite de l’Intelligent Design, en bon français le « dessein intelligent », comme une théorie alternative à celle de Darwin. Les promoteurs de cette théorie pensent que le hasard et la nécessité ne peuvent pas suffire à expliquer la complexité du vivant et la perfection de ses adaptations fonctionnelles ; ils supposent une intelligence qui guide l’évolution, en l’occurrence celle de Dieu. Ils demandent que l’on présente au jugement des élèves les deux hypothèses rivales comme illustration de ce que peut être un débat scientifique, puisqu’ils considèrent l’Intelligent Design comme une hypothèse scientifique.
Cette argumentation séduit Georges Bush et le candidat républicain aux élections de 2008, John McCain, ainsi que certains dignitaires influents de l’Église Catholique comme l’archevêque de Vienne, ami du Pape Benoît XVI.
Le débat se radicalise et atteint un pic d’intensité avec l’affrontement, dans le magazine Time, entre Richard Dawkins (76), professeur de communication scientifique à Oxford, qui prêche l’athéisme au nom du darwinisme dans un livre à succès (Pour en finir avec Dieu, 2008), et Francis Collins, biologiste américain qui a dirigé le National Human Research Institute de 1993 à 2008, qui défend la compatibilité de la Raison et de la Foi, tout comme d’ailleurs Albert Einstein pensait que le progrès scientifique n’est pas incompatible avec l’idée de Dieu. Et souvenons-nous de Blaise Pascal, un des plus grands scientifiques de son époque, animé d’une foi brûlante.
Et si la théorie du Big Bang comme explication de la création de l’Univers est généralement admise (le « Comment ? »), elle n’exclut pas pour les croyants l’hypothèse que Dieu soit à l’origine de cette déflagration originelle (le « Pourquoi ? »). Et l’on peut aussi citer notre cher et grand Louis Pasteur : « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science y ramène ».
Cent-soixante ans après le fameux débat d’Oxford, le sujet n’est toujours pas clos. Dominique Lecourt conclut ainsi sa préface : « La prudence de Darwin en matière de religion et de théologie fait contraste avec l’arrogance des évolutionnistes qui, depuis ce jour de 1860, se réclament de lui. Leur prétention à tout expliquer de la condition et de la conduite humaines – y compris les faits religieux – par des concepts empruntés à la biologie, nourrit sans aucun doute par réaction la popularité des thèses néo-créationnistes au détriment des sciences humaines et sociales autant que des sciences du vivant. »
En définitive, il y aurait peut-être autant de dogmatisme chez les partisans de Darwin que chez ses adversaires, comme l’exprimait Mary Lyell.
Dérives du darwinisme : le darwinisme social
L’expression darwinisme social (37), toujours employée dans un sens péjoratif par les adversaires de ce mode de pensée, désigne l’ensemble des théories qui prétendent pouvoir appliquer aux sociétés humaines la théorie darwinienne de l’évolution des espèces. C’est l’anarchiste français Émile Gautier qui l’utilisa le premier dans une brochure publiée en 1880, portant ce titre et destinée à combattre cette thèse. L’expression « darwinisme social » n’a jamais été revendiquée par les adeptes des théories qui lui sont associées, qui conçoivent la « lutte pour la vie » chez les humains comme devant aboutir à la « survie des plus aptes », avec, comme corollaire, l’élimination des moins aptes par la sélection naturelle.
Cette théorie, développée en particulier par Herbert Spencer (35), est parfois désignée comme « spencérisme », terme revendiqué par les tenants de cette idéologie, qui est à l’origine de dramatiques dérives vers l’eugénisme, notamment sous l’influence du cousin de Darwin, Francis Galton (77), puis vers le racisme et l’antisémitisme du régime nazi.
Controverses à propos de Darwin
La préface de Dominique Lecourt nous a permis de constater que la théorie darwinienne de l’évolution des espèces par la sélection naturelle n’est plus guère contestée, si ce n’est par les créationnistes, et, de manière plus subtile, par les partisans du « dessein intelligent ».
Les controverses actuelles portent plutôt sur la prétention du néodarwinisme à vouloir tout expliquer de l’évolution. Un des chefs de file de cette contestation est le célèbre et controversé Pr Didier Raoult (78), auteur d’un livre paru en 2011, intitulé Dépasser Darwin. Un passionnant article paru dans le numéro de septembre 2020 de Philosophie magazine, sous la plume de Michel Eltchaninoff, intitulé Dans la tête de Didier Raoult, nous explique la
position du Pr marseillais au sujet de Darwin. Didier Raoult, sans être le moins du monde créationniste, considère que la théorie de l’adaptation des espèces via la sélection naturelle a été trop souvent amendée pour pouvoir encore servir de cadre à la biologie contemporaine. Selon lui Darwin est devenu l’équivalent de ce qu’était Aristote jusqu’au Moyen-Âge, à savoir quelqu’un qu’il serait hérétique de contester : « la théorie de Darwin sur l’évolution des espèces (est) devenue intouchable à l’instar d’un Évangile. Or, en science, il ne peut y avoir de texte sacré ! » Voilà une affirmation que je ne contesterai pas !
Raoult avance donc que « c’est en s’attaquant à une théorie hégémonique (autrement dit à un dogme), que l’on peut découvrir des choses que l’on ne voyait pas avant ».
Je n’aurais pas l’outrecuidance de donner un avis non autorisé sur cette question. Aussi me contenterai-je de rapporter celui du paléoanthropologue Pascal Picq, maître de conférence au Collège de France, qui estime, dans un article paru le 28 mai 2020 dans l’hebdomadaire L’Express, que, sur ce sujet, Raoult s’égare et se contredit .
Notes de la troisième partie
58. Intelligent Design (en français « dessein intelligent ») : il s’agit d’une théorie pseudo-scientifique qui prétend que certaines observations faites sur le vivant sont mieux expliquées par une cause « intelligente » (Dieu en l’occurrence) que par les processus aléatoires de la sélection naturelle. [][][][]Cette thèse a été développée par le Discovery Institute, un cercle de réflexion conservateur chrétien américain. L’intelligent Design est présenté comme une théorie scientifique par ses promoteurs [mais le monde scientifique la considère comme une pseudoscience, notamment parce qu’elle ne répond pas au critère de réfutabilité de Karl Popper. Le « dessein intelligent » fait partie, aux États-Unis, des théories néo-créationnistes. Richard Dawkins en parle comme d’un « créationnisme affublé d’un costume bon marché ».
L’Intelligent Design ne s'applique qu'au domaine de la biologie, et ne traite pas de l'origine de l'Univers.
59. Stephen Jay Gould (1941 – 2002) : paléontologue américain, professeur de géologie et d’histoire des sciences à Harvard, qui a beaucoup contribué à la vulgarisation du darwinisme, et qui a mené campagne contre les créationnistes et leur volonté de faire reconnaître leur théorie de l’Intelligent Design comme une science à part entière. Il a formulé la théorie « des équilibres ponctués » selon laquelle les modifications des espèces au cours de l’évolution se font plutôt brutalement que graduellement. Il a insisté également sur le rôle du hasard (la « contingence ») dans l’évolution.
60. Punch : Punch est le nom d’un célèbre hebdomadaire satirique britannique. Fondé en 1842, il disparut en 2002.
61. The Press : The press and Journal est un journal écossais. Fondé en 1747, il s’agit du 2ème plus ancient quotidien du monde.
62. Athenæum : cette revue littéraire et politique a été éditée à Londres de 1828 à 1921. Elle passait pour avoir publié les meilleurs écrivains de son époque.
63. Henry Walter Bates (1825 – 1892) : entomologiste britannique, célèbre pour avoir exploré le bassin de l’Amazone avec Alfred Russel Wallace.
64. Johann Gregor Mendel (1822 – 1884) : ce moine catholique botaniste est communément reconnu comme le père fondateur de la génétique.
65. Theodor Boveri (1862 – 1915) : biologiste allemand. Ses contributions scientifiques se situent à la frontière de la cytologie, de l’embryologie et de la génétique.
66. Walter Sutton (1877 – 1916) : généticien et chirurgien américain. En 1903 il propose que l’on considère les chromosomes comme le support de l’information génétique.
67. Friedrich Miescher (1844 - 1895) : biologiste suisse, fondateur en 1885 de l’Institut d’anatomie et de physiologie de Bâle.
68. Richard Altmann (1852 – 1900) : pathologiste et histologiste allemand.
69. Albrecht Kossel (1853 – 1927) : médecin allemand, lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1910.
70. Phoebus Levene (1869 – 1940) : biochimiste américain d’origine lituanienne.
71. James Dewey Watson : généticien et biochimiste américain, né en 1928. Auteur de nombreux livres de vulgarisation, il s’est fourvoyé en affirmant un lien génétique entre l’intelligence et la race.
72. Francis Harry Compton Crick (1916 - 2004) : biologiste britannique parti vivre et travailler en Californie dans les années 1970, pour faire des recherches en neurosciences, affirmant que la conscience peut être étudiée scientifiquement.
73. Maurice Hugh Frederick Wilkins (1916 - 2004) : physicien britannique d’origine néo-zélandaise. Ses travaux sur la diffraction des rayons X ont permis à Watson et Crick d’imaginer la structure en double hélice de l’ADN, et de la confirmer, raison pour laquelle il a partagé avec eux le prix Nobel de médecine de 1962.
74. Sir Julian Sorell Huxley (1887 - 1975) : biologiste britannique, théoricien de l’eugénisme, connu pour ses livres de vulgarisation scientifique. Il a été le premier directeur de l’UNESCO et le fondateur de WWF. Il est le petit-fils de Thomas Huxley, l’un des principaux protagonistes du débat d’Oxford, et le fils de Leonard Huxley. Son frère est le célèbre écrivain Aldous Huxley, auteur du best-seller Le meilleur des mondes. Son demi-frère Andrew Huxley est lauréat du prix Nobel. Une sacrée famille.
75. Dominique Lecourt : professeur émérite de philosophie à l’Université Paris Diderot, fondateur du Centre Georges Canguilhem, président d’honneur des PUF. Il indique que ce débat d’Oxford n’est que le premier d’une longue série d’affrontements entre les darwinistes et les créationnistes, les « fondamentalistes » dans sa terminologie.
76. Richard Dawkins : né en 1941, ce biologiste et éthologiste britannique est un théoricien de l’évolution et un grand vulgarisateur scientifique. Membre de la Royal Society, professeur émérite au New College de l’université d’Oxford, Dawkins est l’un des plus célèbres académiciens au monde, notamment grâce à ses ouvrages à succès dont le fameux Pour en finir avec Dieu, publié en 2006, et traduit en français en 2008. Il est considéré comme un ardent défenseur du rationalisme et de l’athéisme. C’est l’un des principaux critiques anglo-saxons du néo-créationnisme, du « dessein intelligent » et de toutes les pseudosciences. Sa controverse avec son collègue américain Stephen Jay Gould au sujet de la théorie des équilibres ponctués est restée célèbre.
77. Sir Francis Galton (1822 – 1911) : ce cousin de Charles Darwin possède des talents multiples : anthropologue, explorateur, géographe… Inventeur de la psychologie différentielle, il a contribué à la mise en place systématisée de l’identification des individus par leurs empreintes digitales. Il est considéré comme le fondateur de l’eugénisme.
78. Didier Raoult : né en 1953, ce virologue et épidémiologiste marseillais est devenu aussi célèbre que controversé à l’occasion de la crise sanitaire de 2020, liée à la pandémie de Covid-19.
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